« Rencontres de l’Adéic » sur l’eau potable : de riches échanges sur un enjeu majeur de consommation
Depuis plusieurs années, l’Adéic s’attache à informer les consommateurs sur la question de l’eau potable, sa qualité et son accès sur nos territoires. C’est donc tout naturellement que les premières « Rencontres », organisées à l’occasion de notre Assemblée Générale du 1er avril 2025, se sont portées sur le sujet. Nous avons ainsi convié des spécialistes de la question à Saint-Paul-lès-Dax, dans Les Landes (40), pour discuter des ressources en eau potable en France en 2025, et en explorer les enjeux économiques, sanitaires et écologiques.
Quelques jours après la journée mondiale de l’eau, et alors que le sujet de l’eau potable anime régulièrement les plateaux télé et les émissions de radio, l’Adéic a consacré une table-ronde sur le sujet avec trois spécialistes : Jean-Michel Maïs, président du syndicat mixte des Rivières Côte Sud, Benoît Auguin, directeur adjoint du SYDEC, syndicat d’équipement des communes des Landes, et Régis Taisne, chef du département « cycle de l’eau » à la FNCCR (Fédération nationale des Collectivités Concédant Régie). L’objectif de cette table-ronde était de comprendre les problématiques de l’eau potable à l’aide notamment d’acteurs locaux, qui travaillent à la qualité de l’eau dans le département des Landes.
La première partie de la rencontre a permis de dresser un état des lieux de l’eau potable sur tout le territoire, et plus particulièrement dans la région où nous tenions notre assemblée. Régis Taisne a présenté les critères utilisés pour évaluer l’eau en France, ainsi que les seuils « acceptables » pour la rendre potable. Il a également pointé du doigt l’aspect arbitraire de ces seuils, qui qui ne prennent pas en compte l’accumulation et le mélange de polluants persistants dont on ne connait pas les effets sanitaires. Au niveau local, Jean-Michel Maïs a partagé sa connaissance des milieux naturels en bord de rivière, pour expliquer comment certaines espèces invasives, favorisées par le changement climatique, étouffent les cours d’eau et gênent leur renouvellement. Enfin, Benoît Auguin a fait part de son expertise sur les captages d’eau potable dans les Landes, et a précisé comment ces points étaient entretenus et surveillés.
Dans un deuxième temps, nous avons abordé le sujet de la consommation d’eau en bouteille. Julie Vanhille, secrétaire générale de l’ADEIC, a évoqué le désarroi des consommateurs. D’un côté, ils se méfient de l’eau du robinet leur préférant les bouteilles d’eau, pour des questions de goût, d’attractivité liée à la marque, ou de garantie sanitaire. De l’autre, le scandale récent sur l’eau de la source Perrier a semé le doute sur la qualité des eaux en bouteille. Nos intervenants ont rappelé que la firme Nestlé a utilisé des filtres non conformes à l’appellation « eau gazeuse naturelle, ce qui témoigne de la difficulté à garantir aujourd’hui une eau « naturelle », alors que les captages sont de plus en plus pollués.
Par ailleurs, Jean-Michel Maïs a rappelé le danger des packs d’eau exposés au soleil derrière une vitre, dans certaines épiceries ou supermarchés, ce qui accélère la dégradation des bouteilles et la libération de microplastiques.
Enfin, les trois intervenants ont été sondés sur l’avenir de l’eau potable en France. Si le département des Landes dispose de captages fiables et d’une bonne gestion de l’eau potable, des régions avoisinantes souffrent de sécheresses répétées, ce qui nécessite l’utilisation de captages non conformes avec un processus de purification, pour assurer un accès à l’eau potable pour tous. Face au dérèglement climatique, nos invités ont fait part de leurs inquiétudes, mais également de solutions possibles, comme une limitation de l’agriculture intensive au profit d’une gestion plus économe de l’eau. En conclusion, la question du prix a été abordée : face à une augmentation inévitable du coût de l’eau, qui doit payer ? D’où doivent venir les fonds nécessaires au contrôle et à la purification de l’eau, alors même qu’elle doit être économisée, et donc « achetée » en de moins grandes quantités ?
Les questions et remarques du public en présence, mais aussi en visioconférence, ont enrichi la rencontre et témoigné de l’intérêt suscité par ce sujet. Le discours inaugural du président d’honneur, Patrick Mercier, ainsi que la conclusion du président de l’Adéic, Patrice Bedouret, ont insisté sur l’importance d’éduquer et d’informer les consommateurs sur des sujets auxquels ils sont confrontés quotidiennement.
Nous remercions les spécialistes qui se sont déplacés pour l’occasion, le public présent, le Brit Hôtel de St-Paul-lès-Dax, qui nous a accueilli, ainsi que l’équipe de l’Adéic qui a œuvré au bon déroulement de ces premières rencontres. Fort de cette expérience, l’Adéic vous donne rendez-vous pour d’autres Rencontres sur un nouveau sujet de consommation quotidienne !