Pour un « contre-pouvoir » éducatif
Les dérives de la fast fashion et ses effets néfastes sur l’environnement, la santé, les conditions de travail ont défrayé la chronique dans l’actualité récente.
L’ADEIC condamne les pratiques de ces entreprises et plateformes sans foi, ni loi et réclame une action plus vigoureuse des pouvoirs publics français et européens.
Mais pour une association crée il y a quarante ans par une Fédération syndicale enseignante (la FEN aujourd’hui UNSA éducation), dont de nombreux militants et adhérents sont issus de ce secteur professionnel, l’éducation à la consommation doit être également une réponse prioritaire.
Sans ignorer la problématique de pouvoir d’achat qui pousse les consommateurs vers ces plateformes (24% des Français achètent des vêtements issus de l’ultra fast fashion et les 18–35 ans en sont les plus grands consommateurs), l’éducation peut-être un moyen de sensibiliser les futures générations sur les conséquences désastreuses de ce type de commerce.
Face à la puissance sans limites des réseaux sociaux consultés dès le plus jeune âge, la propagande des influenceurs en tous genres, c’est un véritable contre-pouvoir éducatif qu’il faut développer.
La pression commerciale intensifiée ces dernières années par l’explosion du numérique a changé d’échelle, ciblant par tous les canaux possibles des jeunes pour qui la mode a toujours été un vecteur identitaire, l’expression d’une recherche de nouveauté parfois de transgression.
La sensibilisation dès le plus jeune âge à la nécessité d’une consommation responsable, éthique est donc un impératif.
L’éducation à la consommation participe en effet dans une démarche plus large à l’éducation du citoyen, comme celle dédiée aux médias, à la solidarité nationale et internationale, au développement durable…
A cet égard, l’éducation nationale a un rôle majeur à jouer en mettant en valeur les programmes concernés, en formant les enseignants.
Les associations comme la nôtre y prennent toute leur part mais les menaces sur les subventions esquissées dans le projet de budget 2026 pourraient remettre en cause les actions conduites auprès des jeunes publics.
L’Institut national de la consommation ( INC ) est également dans le collimateur du gouvernement, sa publication « 60 millions junior » a été malheureusement arrêtée en mars 2025, privant les acteurs de l’éducation d’un outil pédagogique précieux.
Devant ces défis majeurs, l’ADEIC continuera sans relâche son action auprès des enfants et des jeunes, avec ses adhérents, ses militants, ses bénévoles investis sur le terrain.
Alors que selon un récent sondage 84 % des 6-18 ans seraient prêts à changer leurs comportements de consommation, que l’achat de seconde main est une pratique en essor chez les jeunes, le combat est loin d’être perdu, à condition bien sûr qu’il soit mené…
