L’Édito du président – septembre 2024

Certains avaient prédit des JO calamiteux : sécurité, accueil, transports, public absent et j’en passe… ce fut finalement une réussite, des moments d’union, de fierté et de de bonheur. Cette séquence d’unité à peine refermée, les affrontements politiques avec leur lot d’invectives ont repris droit de cité dans les médias, dont certains sont malheureusement toujours très friands…

Après une très (trop) longue attente, un nouveau premier ministre vient d’être nommé, et nous ignorons à cette heure quelle place sera laissée au droit de la consommation dans le futur gouvernement. Les sujets liés au champ d’actions de l’ADEIC ne manquent pas en cette rentrée : pouvoir d’achat en berne, qualité alimentaire insuffisante, énergie trop chère, accès au logement, déficit public… Le gouvernement devra répondre à 2 préoccupations antagonistes :

  • Celle du pouvoir d’achat, qui implique l’augmentation des dépenses ;
  • Celle de la dette publique, donc des économies à réaliser…

Aussi, attention à la démagogie, source de rancœur et d’amertume. Les réponses sont complexes, cela demande le sens de la responsabilité sans sombrer dans le pessimisme ambiant. Alors, réfléchissons pour mieux agir pour le bien de tous…. Peut-être en renforçant, les politiques sociales, en valorisant ce qui nous réunit et non ce qui nous divise… Je ne peux, ne veux pas croire que l’abîme est la seule réponse opportune…

L’édito du président – juin 2024

9 juin 2024, élections européennes : un brouillard brun s’est abattu sur la France. Des élections législatives, lourdes de conséquences, auront lieu les 30 juin et 7 juillet. Parmi les risques, celui d’une Assemblée Nationale sans majorité, gage d’instabilité, mais surtout celui d’une assemblée brune, avec un Rassemblent National associé à des membres de LR.

Sans un gouvernement stable et responsable, les résultats peuvent aboutir à un déficit budgétaire difficile à contrôler, des prêts en forte augmentation et les hausses des taux de crédit, en raison d’une défiance des places financières, et dans le cas d’un accès du RN au pouvoir, on peut craindre des troubles sociaux, une position pro-Poutine et favorable au « Frexit » au niveau international, une inflation fragilisant encore les plus fragiles… Apocalypse now ?

Mais quel rapport avec la consommation, me direz-vous ? Le risque, ce sont des prix en forte augmentation dans les secteurs de l’énergie, de l’alimentation, une inflation galopante rongeant les salaires, le pouvoir d’achat. L’économie et le social ont besoin de stabilité. Alors faisons en sorte que notre colère et notre amertume ne nous fassent pas revenir au pire de notre histoire.

L’édito du président – Avril 2024

En avril ne te découvre pas d’un fil…avec la hausse  des prix de l’énergie, le contraire serait pour le moins déraisonnable :

– En février 2022, plus 4%… en comparaison avec la hausse réelle du prix du gaz et de l’électricité, le bouclier énergétique avait néanmoins tenu ses engagements.

– En février 2023, 15% d’augmentation, puis en août 10%, soit 25% au total, dur…dur…

– En 2024, entre 8,6 et 10,1 % soit sur 3 ans plus de 40% projetés et le prix du mégawattheure, à 42€ en 2025, devrait passer à70€ à partir de 2026…Je n’ose donner de qualitatifs, même si la prolongation du bouclier énergétique aurait bien dû être payée, mais par qui ? Par la classe moyenne, qui ne perçoit aucune aide !

L’inflation et la crise énergétique semblent bel et bien se stabiliser.

Bingo, la crise agricole arrive, avec manipulation de certains partis politiques : barrages des routes, montée sur Paris, salon de l’agriculture perturbé, tracteurs bloquant des routes et autoroutes… Certes, nos agriculteurs ne peuvent pas vivre décemment de leur travail, mais de quels agriculteurs parlons-nous ? Des céréaliers du centre Val de Loire ou des Hauts de France, avec des fermes de 600 hectares ? Ou bien des éleveurs avec quelques têtes de bovins ou des vignerons du Languedoc Roussillon ? ce n’est vraiment pas la même situation…et puis, comment, en France, est répartie l’aide annuelle de l’UE de 11 milliards d’euros ? Au nombre d’hectares ?

À cela, rajoutons un recul écologique sur les pesticides et les engrais qui, en plus de l’inflation, met en danger les consommateurs et leurs utilisateurs… Des dossiers lourds et complexes, détournés parfois à des fins politiques.

En 2024, nous avons fêté les 40 ans de notre agrément. Nous aurions souhaité plus de subventions et moins de dossiers, preuve que la consommation s’améliore ; et bien non, c’est le contraire.

Alors restons fidèles à nos engagements en continuant à défendre les plus fragiles, les plus démunis tout en demeurant, encore plus qu’hier, des Européens convaincus, plus forts, plus protégés et loin de la démagogie des « demain on rase gratis ». 80 ans de paix se louent et doivent guider notre réflexion…

Ne cédons pas au pessimisme ! Les vœux du président.

Guerres au Proche-Orient, en Ukraine, inflation et baisse du pouvoir d’achat : comment ne pas céder au pessimisme ambiant ? Peut-être avec un peu moins de télévision et de réseaux sociaux anxiogènes, ressassant les mêmes informations tournant en boucle ? Hélas, ce n’est pas en éteignant nos écrans que la réalité disparaît : la situation nationale et internationale est tendue, voire désespérante.

Devant ces difficultés, il nous faut garder raison et aborder d’une façon volontairement optimiste cette réalité préoccupante. L’ADEIC a toujours été et sera toujours aux côtés des plus fragiles, des plus démunis. C’est sa raison d’existence, renforcée  par sa coopération au sein de l’ULCC.

Comment vous aider ? Nous disposons d’un standard téléphonique (au 01 44 53 73 93), d’une adresse mail (contact@adeic.fr), d’un service juriste et d’un site Internet, sur lequel vous trouverez nos derniers articles pour rester informé sur l’actualité de la consommation.

N’hésitez pas à nous contacter. Souhaitons-nous une année 2024 plus douce, plus reposante sous le signe d’une Europe plus protectrice, plus forte et plus unie. Que le quotidien en 2024 soit meilleur et plein d’espoir !

Bonne année à nos juristes, à tous nos bénévoles, au bureau, au CA ainsi qu’aux ADEIC territoriales, dont le militantisme permet de faire vivre notre association qui a fêté ses 40 ans en 2023, au service de tous, sans discrimination et avec enthousiasme !

 

Patrick Mercier

Président de l’Adéic

L’Adéic, 40 ans au service de l’éducation à la consommation

L’Adeic fête cette année ses 40 ans… Que de chemins parcourus… L’Adeic, Association de Défense, d’Éducation, d’Information du Consommateur, créée initialement par la FEN (Fédération syndicale de l’Education Nationale), est restée fidèle à ses engagements de justice sociale et à ses valeurs : informer et défendre les publics les plus fragiles et promouvoir l’éducation émancipatrice, sources d’indépendance matérielle et intellectuelle. Et cela, tant en milieu scolaire, en direction des enfants et adolescents, qu’auprès des publics adultes.

De nombreuses interventions se sont déroulées, durant toutes ces années, en milieu scolaire et/ou périscolaire. L’Adeic Languedoc-Roussillon a même publié, pour les enseignants, des fiches pratiques concernant la consommation et l’éducation à l’alimentation. Les périodes de confinement imposées, dans le contexte du COVID, ont malheureusement interrompu ce type d’actions dans les établissements scolaires. Nous avons pu malgré tout intervenir en 2022 et 2023 dans le Gard, en partenariat avec APRIFEL (l’interprofession des fruits et légumes).

Pour les publics adultes, l’information s’est pratiquée grâce à des réunions organisées dans les territoires, parfois pour des associations de retraités, et à travers essentiellement la presse écrite, les réunions de militants, la lettre postale, nos publications comme  » feuilles de chou « de Languedoc-Roussillon.

Internet, les courriels, la vidéo-conférence et les applications pour smartphones ont pris progressivement le pas sur nos pratiques antérieures. Et nous réfléchissons aujourd’hui à développer notre communication sur les réseaux sociaux, qui ont pris désormais une place considérable dans nos société. Est-ce un bien ? C’est en tout cas une réalité incontournable et si l’Adeic, comme notre nouvelle union l’ULCC (Union Laïque et Citoyenne des Consommateurs), veulent continuer à exister demain et à faire connaitre leurs valeurs (de justice sociale, de laïcité, d’éducation), il faudra obligatoirement développer notre présence sur  ces réseaux.

 Nous continuerons aussi notre travail de terrain, au service des consommateurs : leur défense que nous assurons au quotidien s’avère fondamentale, à travers des conseils juridiques et un accompagnement adapté.  La formation et l’éducation resteront une priorité pour l’Adeic. Cela reposera sur des colloques, notre site internet et sur l’utilisation optimisée des réseaux sociaux. A travers des situations pratiques, nous permettrons aux consommateurs d’avoir une approche concrète, pour faire face aux litiges multiples auxquels ils sont aujourd’hui confrontés.

L’éducation et l’information s’amplifieront aussi à travers l’action de nos militantes et militants, et notre présence active dans de nombreuses institutions : INC, CNA, CNC, ADEME, INAO, ANSES.

Le consommateur restera toujours vulnérable face aux évolutions sociétales et sociales observées. Je souhaite donc à l’Adeic ULCC de continuer à vivre pleinement ses engagements au cours des 40 prochaines années.

Jamais le budget des Français n’a été aussi malmené !

Jamais le budget des Français n’a été aussi malmené !

Depuis janvier dernier, les hausses de prix sont infernales dans de nombreux domaines, avec un rythme de 3 à 4 % par mois. En avril, le panier de référence comportant 31 produits essentiels avait atteint pratiquement 20 % de hausse sur un an. Selon l’Insee, les produits alimentaires ont bondi de 16 %. (https://www.insee.fr/fr/statistiques/7453512)

Compte tenu de la situation économique, qui impacte gravement le budget des foyers les plus modestes, le gouvernement a demandé aux enseignes de la grande distribution de fournir un effort sur les prix. Elles ont donc mis sur pied, depuis le 15 mars dernier, une opération spéciale appelée « trimestre anti-inflation », son financement reposant sur la réduction de leurs marges. L’objectif ciblé est de présenter une liste de produits de base (alimentation, hygiène) en garantissant des prix « les plus bas possibles ». Un logo gouvernemental doit permettre d’identifier ces produits en rayons de supermarché. Ses conditions d’utilisation tiennent en quatre points : fournir un effort sur le prix, assurer la disponibilité du produit ou d’un équivalent, l’identifier clairement, ne rien facturer en plus au fournisseur.

La bataille des prix et les résultats observés !

Les efforts des distributeurs étant basés sur le seul volontariat, chacun a donc pu faire ce qu’il voulait pour ce panier anti-inflation. Par ailleurs, si les prix du panier retenu par un distributeur baissent ou restent sans doute stables durant la période ciblée, l’augmentation peut concerner évidemment d’autres types de produits de l’enseigne. La revue « 60 Millions de consommateurs », a donc choisi de se plonger dans les offres et promotions des supermarchés, afin de déterminer quelles sont les plus généreuses, les plus équilibrées, les plus adaptées, mais aussi pour pointer les enseignes les moins engagées dans cette campagne anti-inflation.

Le pourcentage de réduction annoncé par Bercy loin d’être atteint selon les associations de défense des consommateurs

Reconnaissons toutefois que la bataille des prix, sous l’œil de Bercy, a bien eu lieu au cours de ce trimestre anti-inflation mais sans doute de façon assez inégale selon les distributeurs et les régions. Les principales enseignes ont engagé des moyens pour limiter les hausses des produits figurant dans les listes qu’elles ont choisies d’établir (différentes suivant les supermarchés). Ce que le Ministre de l’Économie, Bruno Lemaire et la Ministre déléguée au commerce, Olivia Grégoire, se sont empressés de souligner, en déclarant que l’initiative avait permis de « réduire d’en moyenne 13% le prix des produits concernés par le trimestre anti-inflation dans les grandes surfaces ». Le gouvernement souhaite évidemment, dans le contexte actuel, pouvoir poursuivre la démarche engagée, et il faut donc que l’opération apparaisse d’ores et déjà comme une réussite, en mettant en avant l’engagement responsable de la grande distribution.
Les associations de défense des consommateurs sont moins optimistes, les chiffres indiqués par le gouvernement (baisse de 13 % des prix) s’avèreraient en fait loin d’être atteints, d’autant que les produits intégrés dans le panier anti-inflation diffèrent d’une enseigne à l’autre. La mise en place du panier anti-inflation a été aussi variable, plus ou moins rapide suivant les entreprises. Parmi les enseignes qui se sont engagées dans l’opération, les prix des produits en question auraient baissé seulement de 5 % en moyenne. 

Quelles suites envisagées ?

Une question se pose désormais : que se passera-t-il concrètement à la fin de ce trimestre anti-inflation, au début de l’été et durant les congés estivaux ? L’action anti-inflation engagée dans les supermarchés pourra-t-elle être poursuivie durant plusieurs trimestres et sous quelles conditions ?

Les prix des grandes marques se sont en effet envolés vers des sommets, bien supérieurs à la moyenne de leurs rayons, durant ces dernières semaines. Logiquement et sauf exception (chez Monoprix par exemple), il n’y a pas de marques nationales intégrées dans ces listes anti-inflation. Dernièrement Intermarché et Casino ont dressé des listes fortes de 500 articles. Casino affirme avoir baissé les prix d’environ un tiers d’entre eux, de 10 à 15 %. Mais il faut noter que l’enseigne avait beaucoup augmenté ses prix durant les mois précédents.

En attendant les annonces sur les nouvelles mesures prévues pour combattre l’inflation, prenez la précaution de comparer les prix des produits avant d’acheter…Et n’hésitez surtout pas à nous faire remonter vos constatations au plan local, notamment les hausses injustifiées observées sur certains types de produits. Nous nous en ferons écho auprès de la DGCCRF (Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes).

 

L’Edito du Président le 13 avril 2022

Premier tour des élections présidentielles : les résultats montrent une France très fragmentée, trois grands courants idéologiques en présence qui s’opposent, avec une montée indéniable de l’extrême droite et de ses thèses d’exclusion (les Français d’abord !), un quatrième bloc de poids à prendre également en compte dans le paysage politique, celui toujours plus fort des abstentionnistes. Les anciens partis dits « de gouvernement » (LR, PS) ainsi que les Verts curieusement, qui avaient pourtant fait de bons scores aux dernières Municipales, sortent laminés de ce premier tour. Ils n’atteignent même pas les 5% de voix exigés pour espérer bénéficier d’un remboursement des frais engagés durant la campagne.

En raison de l’inflation galopante, déjà perceptible avant la guerre en Ukraine, une montée des prix touchant à la fois l’énergie (donc les transports et l’habitation), les matières premières et certaines denrées alimentaires, l’inquiétude est fortement montée en France depuis plusieurs mois. Tous les candidats l’ont-ils pleinement perçu ? Ces questions ont été probablement prégnantes dans les choix effectués par les électeurs. La consommation et le pouvoir d’achat, les problématiques de la vie chère, la question sensible des charges et taxes, se sont invités dans les débats, laissant momentanément de côté les thématiques politiques habituelles, notamment celles régaliennes de la sécurité et de l’immigration.

Les enjeux complexes représentés par l’environnement, comme les prévisions inquiétantes des rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) concernant le réchauffement climatique, n’ont pas été en revanche sources de débats ou polémiques durant la campagne. Des questions essentielles, comme celle de la souveraineté énergétique et alimentaire de la France et de l’Union européenne, auraient pu permettre pourtant d’engager à ce sujet un débat de fond, légitime et cohérent dans le contexte actuel.

La France, le pays des droits de l’homme, a fait le choix, dans le cadre de l’U.E, de faire bloc contre la Russie de Poutine. Une majorité de nos concitoyens approuve a priori ce positionnement courageux, face à la guerre et à la barbarie auxquelles nous sommes confrontés (sauf peut-être la candidate du Rassemblement National). Mais il faudra bien sûr en assumer, dans les prochains mois au plan économique et mondial, toutes les conséquences. La pénurie de certaines matières premières (céréales) va créer inévitablement une inflation des prix dans l’alimentation (les farines et les huiles en priorité) et la fin des achats de gaz et pétrole russes exigera la recherche d’autres fournisseurs d’énergie, peut-être aussi, ce serait souhaitable, une réflexion de fond sur la façon de produire et de consommer dans notre pays.

Pour les consommateurs français, les questions essentielles à se poser consisteront donc, dans les prochains mois, à savoir comment agir concrètement au quotidien, face à une poussée inflationniste des prix s’avérant incontournable. Mais aussi la soutenabilité dans la durée, par rapport à leurs budgets, des multiples augmentations subies. Parfois même, pour les travailleurs pauvres et les petits retraités, comment arriver à vivre dignement, continuer à s’alimenter de façon équilibrée, à circuler et se chauffer, sans bénéficier d’une augmentation circonstanciée des salaires et des retraites ? Dans un tel contexte de crise, il vaudrait mieux évidemment rester unis et solidaires, tant en France qu’au sein de l’Union européenne.