Marketing alimentaire pour les enfants : l’Adéic contribue à une lettre ouverte !

Dans le cadre de notre travail de long cours sur la SNANC (Stratégie Nationale pour l’Alimentation, la Nutrition et le Climat), et pour une alimentation plus saine et plus durable, l’Adéic a récemment pris part à la rédaction d’un courrier et d’une note de plaidoyer sur le marketing alimentaire à destination des enfants.

Notre objectif : interpeller les politiques et les cabinets des ministères sur l’urgence de réguler plus strictement le marketing alimentaire et de limiter la publicité pour des produits trop gras, trop sucrés, trop salés qui, consommés trop régulièrement, sont mauvais pour la santé et notre environnement.

Il s’agit là d’objectifs de santé publique, qui touchent toutes les populations, et qui concernent particulièrement la protection des jeunes consommateurs, confrontés à une publicité agressive et omniprésente (télévision, affiches, réseaux sociaux…)

Ces mesures, travaillées dans un délai très contraint, ne sont qu’un début, et appellent d’autres travaux qui seront à l’avenir plus développés. Vous pouvez les consulter en suivant ces liens :

* Le courrier interassociatif

* L’exposé des motifs pour la régulation publicitaire

 

Merci aux associations avec lesquelles nous avons collaboré et cosigné ce texte : Action contre la Faim, Association de l’Alimentation Durable, Bio Consomacteurs, Foodwatch France, RESES, Asssociation OuiChange, Association de l’Alimentation Durable, la Confédération Syndicale des Familles, Société Française du Cancer, France Assos Santé, Réseau Action Climat, et la Fédération Française des Diabétiques.

 

Vacances 2025 : un budget contraint, des consommateurs prudents

55%. C’est le pourcentage de françaises et français qui prévoient de partir en vacances cet été, selon un récent sondage Sofinco. C’est 3 points de moins qu’en 2024 et 8 points de moins qu’en 2022. D’où vient cette dégringolade ? Entre autres, un budget qui diminue, des prix de location en hausse et des consommateurs plus prudents dans leurs choix de congés. L’Adéic a mené l’enquête.

En 2025, les vacances d’été restent une période à laquelle françaises et français tiennent particulièrement. Pour beaucoup d’entre eux, la période évoque le besoin d’air, d’évasion, et donne l’occasion de prendre soin de soi. Néanmoins, la période d’inflation subie depuis 2022, ainsi que les crises politiques et économiques au niveau mondial ont pu refroidir les envies de voyage.

Selon un récent sondage Opinionway pour Sofinco, 73% des touristes français considèrent que partir en vacances leur demande un effort financier. Le budget de ces ménages pour les congés d’été est en baisse : il serait en moyenne de 1600€ pour un foyer contre 1700€ l’an passé, mais il révèle également de fortes disparités : les moins de 35 ans seraient prêts à mettre 1200 € pour ces vacances, et 1068€ pour les français vivant seuls.

Si un grand nombre de touristes ne renonceront pas pour autant au grand départ, on constate que ces voyages sont globalement moins longs, pour éviter un dépassement du budget : 48% des sondés par Opinionway ont ainsi déclaré partir une semaine ou moins, tandis que 19% seulement envisagent 3 semaines ou plus.

Quant aux destinations privilégiées, elles tendent à se concentrer de plus en plus sur le territoire français : un sondage IPSOS publié début mai révèle ainsi que 68% des sondés comptent rester en France cet été, principalement sur des sites balnéaires, un chiffre en hausse, même si les plus jeunes (18-24 ans) sont encore grandement intéressés par les destinations hors d’Europe (19%).

Départs en berne : un blues des vacanciers ?

La situation économique actuelle des ménages joue beaucoup sur leurs projections et leurs engagements. Mais ces données – à relativiser, car ne reflétant pas toute la société française – peuvent s’expliquer de différentes manières. Selon le sondage Sofinco, 64% des françaises et français ne partiront pas en vacances par manque de moyens (3 points de plus que l’an dernier). Cependant, un autre sondage cité par le journal Ouest-France révèle que 34% des sondés évoquent le contexte national et international comme pouvant jouer dans leurs réservations.

En effet, le récent retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, la persistance des conflits en Ukraine et au Proche-Orient et la montée des extrêmes-droites partout en Europe peuvent créer un climat peu propice à l’évasion à l’étranger ; pour des questions de sécurité, mais aussi dans une moindre mesure par opposition à certains positionnements politiques.

Enfin, les récents sondages rappellent que, malgré son caractère minoritaire, la préoccupation écologique peut jouer dans le choix de vacances plus locales et moins dispendieuses. Ainsi, 1 français sur 2 n’est pas prêt à partir en vacances coûte que coûte sans se soucier de l’environnement, d’après Sofinco, et 57% des sondés se disent prêts à privilégier le train et un trajet plus court pour réduire son impact environnemental. Ceci dit, dans ce domaine, l’intention n’équivaut pas forcément à l’action. Selon le sondage Ipsos, les voyageurs qui resteront sur le territoire français en 2025 envisagent majoritairement de se déplacer en voiture (72%) tandis que 21% seulement envisagent des trajets en train. La faute, peut-être, aux tarifs prohibitifs de la SNCF ?

Astuces pour des vacances sereines et économiques.

Afin de profiter des vacances en dépit des difficultés économiques, la moitié des personnes sondées reconnaît réduire d’autres postes de dépense, ou chercher à partir hors-saison. Encore faut-il pouvoir se le permettre, beaucoup de foyers étant dépendants des vacances scolaires.

Néanmoins, pour éviter des dépenses supplémentaires et s’octroyer un départ abordable, le mieux est peut-être de se prémunir contre les arnaques et prix abusifs. Pour cela, l’ADEIC vous accompagne avec quelques conseils selon vos projets de vacances :

  • Pour les amateurs de camping, vous retrouverez dans cet article les précautions à prendre avant de signer un contrat, et les éléments à vérifier pour éviter des frais supplémentaires.
  • Si vous préférez louer un logement sur une plateforme de réservation, vous retrouverez ici un litige résolu, qui vous met en garde sur certaines pratiques abusives des propriétaires.
  • Concernant les moyens de transport, cet article vous donne quelques astuces pour éviter les prix exorbitants de la SNCF et les fausses promos. Si vous préférez voyager en voiture, notre fiche pratique sur la location de véhicules vous aider à éviter les arnaques.
  • Enfin, n’oubliez pas la possibilité de recourir aux chèques-vacances, un droit accessible à tous les salariés, non-salariés en activité, aux titulaires, contractuels et retraités de la fonction publique, pour peu qu’ils attestent d’une épargne de 4 à 12 mois. Ces chèques peuvent atteindre 10 à 30% du montant épargné pour la fonction publique : un simulateur est disponible pour évaluer son droit à ces chèques.

Alors que les voyages représentent encore une part importante du budget et des préoccupations des ménages, nous espérons que ces astuces, et d’autres modalités moins prévisibles (météo, bonnes surprises…) vous permettront des vacances sereines et abordables !

 

Banques éthiques : comment les reconnaître ?

Lorsqu’on connaît le bilan désastreux de certaines banques françaises en matière de financement des énergies fossiles, d’inégalités salariales ou d’exil fiscal (comme le montrait le dossier passionnant de 60 millions de consommateurs), on peut être tenté de déplacer son épargne vers des structures plus vertueuses, qui nous garantissent des placements « éthiques ». Des alternatives aux grands groupes financiers existent, et se développent en contre-modèles de la banque avide de bénéfices. Mais comment les reconnaître, et quelles garanties offrent-elles ? Un tour d’horizon s’impose.

 

       Des initiatives historiques et ancrées

L’épargne solidaire n’est pas nouvelle. Des initiatives comme les caisses de crédit mutuel, qui reposent sur des principes de coopération et d’entraide, existent dès le XIXe siècle, en réaction aux révolutions industrielles et au capitalisme croissant. Au XXe siècle, les « fonds d’investissement socialement responsables » se développent aux États-Unis, avec des structures qui refusent de financer l’Apartheid en Afrique du Sud ou la guerre du Vietnam.

Les premières banques éthiques modernes apparaissent en Europe dans les années 80, comme la banque Triodos aux Pays-Bas qui, dès 1980, revendique une transparence de ses investissements et lance le premier « fonds vert ». La Nef, première banque française à soutenir les projets écologiques et solidaires, apparaît en 1988, mais elle reste très confidentielle, et ne recueille pas l’intérêt des médias ou du grand public. Il faut attendre la crise des subprimes de 2008, pour que le grand public commence à se détourner des grandes banques et à s’intéresser davantage à l’épargne éthique.

 

    Définition d’une banque éthique au XXIe siècle

Selon la charte de la Fédération Européenne des Banques Éthiques et Alternatives (FEBEA), fondée en 2001 à Bruxelles, les banques éthiques se fondent sur trois caractéristiques fondamentales :

  • Le type de financements. Les banques s’engagent à financer uniquement des projets écologiques, sociaux et/ou culturels. Alors que les grands groupes investissent encore largement dans les énergies fossiles (352 milliards entre 2016 et 2021 pour les banques françaises), une banque comme la Nef ouvre ses financements à l’agriculture biologique ou aux énergies renouvelables.
  • La transparence du financement. Une banque éthique s’engage à vous dire où va votre argent et publie des rapports annuels sur les projets qu’il finance, comme le Crédit Coopératif, qui propose également aux client.e.s d’orienter leur somme déposée vers le type de projet souhaité, selon leur sensibilité.
  • Le management collaboratif. Il s’agit de maximiser la participation des salarié.es et des adhérent.es en leur proposant plusieurs degrés d’implication, afin de créer une « gouvernance partagée » qui, selon la FEBEA « protège de la manipulation de grands acteurs extérieurs » et les empêche de prendre le pouvoir sur l’institution.

Ceci dit, on peut dégager deux modèles de gouvernance des banques éthiques :

  • Le type de la « Banca Etica » en Espagne, qui présente un ensemble d’intermédiaire financiers sous la supervision de la Banque d’Espagne. L’organigramme reste traditionnel et le droit de vote dépend de la participation au capital social et de la proportion d’actifs possédés.
  • Le type de la banque coopérative ou citoyenne, qui dispose d’une assemblée générale dans laquelle tout sociétaire a un même pouvoir de vote, indépendamment du capital investi. Le principe étant qu’une personne = une voix. Ce modèle est adopté par les banques éthiques françaises.

Par ailleurs, certaines de ces institutions, appelées à tort « banques », ne disposent pas d’une licence bancaire, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas autorisées à ouvrir de comptes courants, ni à émettre de moyens de paiement. Ce sont plutôt des coopératives de crédit, qui peuvent collecter de l’épargne et financer des projets, mais doivent s’adosser à de « vraies » banques pour assurer les services bancaires courants. C’était par exemple le cas de la NEF jusqu’en septembre 2024, date à laquelle l’institution a obtenu son agrément bancaire et a pu se détacher du Crédit Coopératif dont elle dépendait.

 

    Les néo-banques sont-elles éthiques ?

Ces vingt dernières années, avec l’essor d’Internet, une série de nouvelles banques sans agence physique, appelées banques en ligne ou néo-banques, ont fait leur apparition. Beaucoup d’entre elles usent de l’argument éthique pour convaincre les usagers de leur confier de l’argent, mais peut-on vraiment s’y fier ?

Tout d’abord, le terme de « banque » est souvent utilisé à tort par ces organismes, qui n’ont pas toujours de licence bancaire, et dépendent de banques « mères » pour proposer des comptes courants ou moyens de paiement. Ainsi, BforBank dépend du Crédit Agricole, Boursorama du groupe Société Générale et Hello Bank du groupe BNP, comme le rappelle l’ACPR. Par conséquent, même si ces organismes se prétendent plus écologiques, ou moins émetteurs de carbone que les gros groupes, les dépôts d’argent se font auprès des banques traditionnelles, et peuvent servir à n’importe quel financement.

Qui plus est, ça n’est pas parce qu’une banque est entièrement dématérialisée qu’elle génère moins d’impact sur l’environnement. Comme l’explique Greenpeace, ces acteurs étant encore récents, il est difficile de savoir précisément comment est utilisé l’argent déposé. Cependant, des banques en ligne se distinguent clairement de leurs concurrents par l’obtention de certifications internationales. C’est le cas de Helios, fondée en 2020 et qui a récemment obtenu la certification « B-Corp », garantissant des engagements sociaux et environnementaux ainsi qu’une transparence de ses actions financière. D’autres banques émergentes ont encore besoin de temps pour que leur engagement éthique et écologique soit reconnu par des labels d’importance.

Il n’existe pas de banque idéale, mais pour peu que l’on prenne le temps de se renseigner – et de se faire guider – le paysage financier, largement diversifié depuis une vingtaine d’années, offre des possibilités de placer son argent en sachant à quoi il sert et où il est orienté. Cela contribue également au développement de modèles plus justes, qui cherchent à réduire les inégalité et l’empreinte carbone du monde financier, au lieu de laisser l’argent « dormir » dans des banques qui l’utilisent de manière opaque.

« Rencontres de l’Adéic » sur l’eau potable : de riches échanges sur un enjeu majeur de consommation

Depuis plusieurs années, l’Adéic s’attache à informer les consommateurs sur la question de l’eau potable, sa qualité et son accès sur nos territoires. C’est donc tout naturellement que les premières « Rencontres », organisées à l’occasion de notre Assemblée Générale du 1er avril 2025, se sont portées sur le sujet. Nous avons ainsi convié des spécialistes de la question à Saint-Paul-lès-Dax, dans Les Landes (40), pour discuter des ressources en eau potable en France en 2025, et en explorer les enjeux économiques, sanitaires et écologiques.

 

          Quelques jours après la journée mondiale de l’eau, et alors que le sujet de l’eau potable anime régulièrement les plateaux télé et les émissions de radio, l’Adéic a consacré une table-ronde sur le sujet avec trois spécialistes : Jean-Michel Maïs, président du syndicat mixte des Rivières Côte Sud, Benoît Auguin, directeur adjoint du SYDEC, syndicat d’équipement des communes des Landes, et Régis Taisne, chef du département « cycle de l’eau » à la FNCCR (Fédération nationale des Collectivités Concédant Régie). L’objectif de cette table-ronde était de comprendre les problématiques de l’eau potable à l’aide notamment d’acteurs locaux, qui travaillent à la qualité de l’eau dans le département des Landes.

 

          La première partie de la rencontre a permis de dresser un état des lieux de l’eau potable sur tout le territoire, et plus particulièrement dans la région où nous tenions notre assemblée. Régis Taisne a présenté les critères utilisés pour évaluer l’eau en France, ainsi que les seuils « acceptables » pour la rendre potable. Il a également pointé du doigt l’aspect arbitraire de ces seuils, qui qui ne prennent pas en compte l’accumulation et le mélange de polluants persistants dont on ne connait pas les effets sanitaires. Au niveau local, Jean-Michel Maïs a partagé sa connaissance des milieux naturels en bord de rivière, pour expliquer comment certaines espèces invasives, favorisées par le changement climatique, étouffent les cours d’eau et gênent leur renouvellement. Enfin, Benoît Auguin a fait part de son expertise sur les captages d’eau potable dans les Landes, et a précisé comment ces points étaient entretenus et surveillés.

          Dans un deuxième temps, nous avons abordé le sujet de la consommation d’eau en bouteille. Julie Vanhille, secrétaire générale de l’ADEIC, a évoqué le désarroi des consommateurs. D’un côté, ils se méfient de l’eau du robinet leur préférant les bouteilles d’eau, pour des questions de goût, d’attractivité liée à la marque, ou de garantie sanitaire. De l’autre, le scandale récent sur l’eau de la source Perrier a semé le doute sur la qualité des eaux en bouteille. Nos intervenants ont rappelé que la firme Nestlé a utilisé des filtres non conformes à l’appellation « eau gazeuse naturelle, ce qui témoigne de la difficulté à garantir aujourd’hui une eau « naturelle », alors que les captages sont de plus en plus pollués.

Par ailleurs, Jean-Michel Maïs a rappelé le danger des packs d’eau exposés au soleil derrière une vitre, dans certaines épiceries ou supermarchés, ce qui accélère la dégradation des bouteilles et la libération de microplastiques.

          Enfin, les trois intervenants ont été sondés sur l’avenir de l’eau potable en France. Si le département des Landes dispose de captages fiables et d’une bonne gestion de l’eau potable, des régions avoisinantes souffrent de sécheresses répétées, ce qui nécessite l’utilisation de captages non conformes avec un processus de purification, pour assurer un accès à l’eau potable pour tous. Face au dérèglement climatique, nos invités ont fait part de leurs inquiétudes, mais également de solutions possibles, comme une limitation de l’agriculture intensive au profit d’une gestion plus économe de l’eau. En conclusion, la question du prix a été abordée : face à une augmentation inévitable du coût de l’eau, qui doit payer ? D’où doivent venir les fonds nécessaires au contrôle et à la purification de l’eau, alors même qu’elle doit être économisée, et donc « achetée » en de moins grandes quantités ?

 

          Les questions et remarques du public en présence, mais aussi en visioconférence, ont enrichi la rencontre et témoigné de l’intérêt suscité par ce sujet. Le discours inaugural du président d’honneur, Patrick Mercier, ainsi que la conclusion du président de l’Adéic, Patrice Bedouret, ont insisté sur l’importance d’éduquer et d’informer les consommateurs sur des sujets auxquels ils sont confrontés quotidiennement.

          Nous remercions les spécialistes qui se sont déplacés pour l’occasion, le public présent, le Brit Hôtel de St-Paul-lès-Dax, qui nous a accueilli, ainsi que l’équipe de l’Adéic qui a œuvré au bon déroulement de ces premières rencontres. Fort de cette expérience, l’Adéic vous donne rendez-vous pour d’autres Rencontres sur un nouveau sujet de consommation quotidienne !

Ateliers de sensibilisation à la consommation durable : une première expérience prometteuse !

Depuis novembre dernier, notre union l’ACLC (nouvelle appellation de l’ULCC depuis février 2025) travaille à la mise en place d’une série d’ateliers de sensibilisation à la consommation durable, auprès de publics de tous âges et dans plusieurs villes, dans le cadre d’un projet financé par la DGCCRF.  Après une série de colloques destinés à nos bénévoles, où nous avons traité de la consommation durable et plus spécifiquement du gaspillage alimentaire, de l’impact du numérique et du textile sur l’environnement, les premiers ateliers pour enfants et pour adultes ont été lancés, à Evry-Courouronnes et à Nantes. Retour sur ces premières journées d’échange.

L’objectif de l’ACLC est de suivre sur une série de 5 séances des groupes d’enfants, d’adolescents et d’adultes, que nous nous engageons à sensibiliser aux pratiques de consommation durable dans plusieurs domaines de la vie quotidienne.

Nous tenions à ce que ces ateliers soient accessibles à tous, en Île-de-France comme en régions, dans des quartiers de centre-ville comme en périphérie. Nos premières interventions se sont donc déroulées à la Maison de Quartier Gisèle Halimi, d’Evry-Courcouronnes, avec un public adulte et enfant issu de cette ville populaire.

Des ateliers pour enfants et adultes

Nous avons d’abord rencontré un groupe d’adultes et un groupe d’enfants, en présence d’une psychosociologue, afin de les écouter sur leurs habitudes de consommation et ce qu’ils et elles entendaient par « consommation durable ». Ces « focus-groupes » adaptés selon l’âge des publics, ont fait émerger des discussions intéressantes sur le tout-jetable, le gaspillage, la surconsommation, et les a priori que nous pouvons avoir, notamment sur les vêtements de seconde main. Sans vouloir donner des leçons, nous avons plutôt cherché à aiguiser la curiosité de ces publics sur les pratiques de consommation durable et les moyens d’y parvenir.

Pour notre deuxième intervention, des ateliers étaient proposés sur le gaspillage alimentaire. Les enfants ont participé à un quiz en équipes, et à un jeu sur la meilleure manière de conserver les aliments, tandis que le groupe d’adultes a réfléchi aux situations où s’effectuait le gaspillage, de l’achat à la préparation des repas. Ces ateliers coopératifs et ludiques ont permis aux participants d’associer la consommation durable à leur quotidien, l’idée étant qu’ils puissent ramener chez eux certaines questions et certains changements.

Un premier bilan enthousiasmant

Pour Flora Strodeur, animatrice de l’association Evolusciences, avec qui nous coopérons pour le groupe enfants, ces ateliers s’intègrent à un travail plus large de sensibilisation au développement durable. D’après elle « cet atelier est une expérience de collaboration très intéressante : l’ADEIC apporte des connaissances et des outils, nous apportons de la pédagogie autour du public enfant ». Elle précise que si les enfants avaient entendu parler de termes comme « consommation durable » ou « gaspillage alimentaire », ils « ne comprenaient pas toujours de quoi il s’agissait ou ce que cela impliquait ». L’atelier s’est alors efforcé de rendre ces enjeux plus accessible et d’« aborder les notions sous un angle que les enfants peuvent comprendre : par exemple, en les reliant à des expériences de leur quotidien ».

 

Nous sommes heureux de constater que les participants ont répondu avec enthousiasme à nos propositions d’ateliers, et espérons que les prochains rendez-vous susciteront autant de motivation et de réflexions. Des rencontres entre l’ACLC et d’autres groupes d’enfants, ados et adultes sont prévus à Nantes, à Lyon à Dijon et à Marseille. De quoi susciter, nous l’espérons, des envies de consommer plus durablement à travers tout le territoire !

Droit des consommateurs : ce qui change en 2025

Comme chaque année, le 1er janvier amène son lot d’évolutions en terme de réglementation, notamment dans le domaine de la consommation. En ce début 2025, quels sont les principaux changements qui vont impacter votre quotidien ?

Concentrons-nous sur quelques évolutions significatives qui touchent les domaines de l’énergie, de la sécurité des produits, de l’alimentation et de la durabilité.

 

  • Dans le domaine de l’énergie, l’année 2025 sera marquée par une modification de répartition des heures creuses et heures pleines, pour les consommateurs ayant souscrit à ce type de contrat. En période estivale, certaines heures de l’après-midi, où l’électricité est abondante et peu utilisée, seront considérées comme « heures creuses ». Les fournisseurs d’énergie seront tenus d’avertir plusieurs mois à l’avance leurs clients des modifications exactes.
  • Par ailleurs, le gouvernement prolonge l’opération « Ma Prime Renov' », qui permet de bénéficier de primes pour la rénovation énergétique de son logement, notamment pour les « mono-gestes » de rénovation (isolation simple, aération simple). Néanmoins, cette prime va baisser dans plusieurs secteurs, par exemple pour un chauffage au bois. De plus, les avances de primes fournies aux ménages les plus modestes vont baisser de 70% à 50%, ce qui diminue la marge de manœuvre pour une rénovation ambitieuse.
  • Enfin, le prix du gaz augmentera encore au cours de 2025. il faut prévoir une hausse de 3,6 % pour la cuisson et l’eau chaude et d’environ 4,6 % pour le chauffage. Ces hausses sont indicatives et ne représentent pas forcément la décision des fournisseurs.
  • Dans le domaine de la sécurité des produits : un nouveau règlement européen relatif à la sécurité générale des produits (RSGP), s’applique dès 2025. Les dernières lois sur le sujet dataient de 2001, et nécessitaient une mise à jour face à l’essor du commerce en ligne et des nouvelles technologies.
  • Le texte vise à mettre sur un pied d’égalité l’ensemble des acteurs de la chaîne d’approvisionnement d’un produit, quant au contrôle qu’ils doivent exercer sur la sécurité du produit. Par exemple, les « marketplaces » type Amazon ou Rakuten, étaient jusqu’à présent peu concernées par la sécurité des produits dont ils se faisaient le relais. A partir de 2025, ils ont l’obligation d’exercer un contrôle strict sur ces produits, de notifier les produits dangereux dont ils auraient connaissance aux autorités, et de les retirer immédiatement de la vente. De plus, les fabricants auront l’obligation de mentionner sur leurs produits des informations permettant leur traçabilité : numéro de type, lot ou série, nom ou raison sociale du fabricant, et une adresse mail où le contacter. Si ces informations restent partielles, elles permettent moins d’opacité quant à l’origine et les conditions de fabrication d’un produit.

 

  • Dans le domaine de l’alimentaire, la règlementation change concernant les tickets-restaurant. Mise en place pour contrer l’inflation en 2022, la possibilité d’utiliser ses tickets-restaurant pour faire ses courses est restreinte : elle ne concerne plus que les produits directement consommables (sandwichs, plats préparés, tartes salées ou produits de boulangerie). Pâtes, viandes, poisson et autres produits frais ne peuvent plus être réglés par l’intermédiaire de ces chèques.

 

  • Dans le domaine de la consommation durable, la règlementation évolue en faveur d’une meilleure information du consommateur. En effet, un nouvel indice de « durabilité » est apparu sur les produits électroménagers. Il concernera d’abord les téléviseurs en janvier, puis les laves linge en avril. Cet indice, présenté sous la forme d’un sablier et d’une note sur 10, combine la réparabilité du produit et sa fiabilité, utilisant des critères comme son niveau de résistance à l’usure, la disponibilité de ses pièces détachées ou encore sa facilité d’entretien.
  • Cet indice ne s’applique pas encore aux smartphones et tablettes, mais ces derniers devront afficher une nouvelle étiquette énergétique, avec plus d’information sur leur durabilité. En plus de l’efficacité énergétique, cette étiquette devra mentionner la capacité de la batterie après charge complète de celle-ci, la résistance aux chutes, l’indice de réparabilité, l’endurance de la batterie et la résistance face aux infiltrations d’eau et de poussière.

 

Au final, l’évolution de la réglementation va dans le sens d’une plus grande transparence sur les produits et la consommation, mais pas forcément dans le sens d’une plus grande accessibilité financière, l’inflation et la hausse de l’énergie continuant de se répercuter sur les décisions gouvernementales.

Baisse de la consommation bio en France : moins d’intérêt ou de plus grandes difficultés ?

Depuis le début des années 2020, une tendance semble se confirmer, accentuée par les diverses crises et leurs répercussions sur la consommation : le bio perd du terrain, et les labels environnementaux ou éthiques ne semblent plus être aussi recherchés. Cependant, si le marché du bio est effectivement en difficulté, il n’a pas dit son dernier mot et cherche constamment à se renouveler.

Au premier semestre 2024, dans la grande distribution, les produits bio poursuivent une baisse significative de leur chiffre d’affaires, initiée depuis le début des années 2020. C’est ce qu’expose un rapport de l’Agence Bio de septembre 2024 : tous les produits bio ont vu leur vente diminuer, plus ou moins sévèrement, sur ces deux dernières années. Comment expliquer cette situation ?

L’inflation a beaucoup joué dans une baisse tendancielle de cette consommation. En effet, toujours selon ce rapport, on constate un glissement des achats vers des produits non-bio, moins onéreux, mais aussi moins exigeants. Cependant, on peut aussi constater que la grande distribution n’a plus autant misé sur le bio, réduisant les possibilités d’achat et la mise en avant des produits. Car si la vente baisse dans les supermarchés, elle ne connaît pas toujours la même trajectoire ailleurs.

En effet, selon circuits-bio.com, en 2023, la vente directe, par les producteurs, a connu une croissance de 8,7%, représentant 14% des ventes totales de bio. Du côté des magasins spécialisés, même s’ils ont accusé de nombreuses fermetures ces dernières années (254 en 2022 et 298 en 2023), les enseignes restantes connaissent une croissance de 2,2% de leur vente au niveau national, et le circuit a réussi à générer 70 M€.

On le comprend, la situation du marché bio est mitigée : elle ne connaît pas la dégringolade spectaculaire qu’on veut parfois lui attribuer, mais elle dans une relative stagnation depuis 2023. Si l’achat de bio pour la consommation à domicile garde un certain dynamisme, ça n’est pas le cas pour le bio dans les cantines, qui a reculé à 6% en 2023 (alors que l’objectif du Plan National Nutrition Santé était d’atteindre 20%), ni pour la restauration commerciale, où le bio ne représente qu’1% du marché !

Une production moins attrayante ?

Cette “crise” du bio est à considérer également en termes de production. En effet, la surface dédiée au bio a diminué ces dernières années. En 2023, la part en bio de la surface agricole utile de l’Hexagone (environ 26,7 millions d’hectares) était de 10,36 %, contre 10,50 % en 2022, ce qui représente une diminution de 54 000 hectares au moins. Une baisse qui s’explique par le retour en “conventionnel” de grandes surfaces fourragères, et qui montre que les aides à la conversion n’ont pas été suffisantes pour les agriculteurs. La FNAB (Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique) explique d’ailleurs dans un communiqué que “ce sont bien des aides dans la durée qui permettent d’inciter au passage en bio, pas des aides très généreuses sur une période courte. ».

Car si les agriculteurs ont pu se lancer dans le bio ces vingt dernières années grâce au soutien de l’Etat, les crises géopolitiques récentes n’ont pas été compensées par une aide suffisante. Dans un récent reportage de France 3, un éleveur porcin de la région Centre-Val-de-Loire explique ainsi que la guerre en Ukraine et la montée des prix a rendu  la vente de bio plus incertaine, et l’apport de nourriture bio pour le bétail trop cher. La déconversion a permis aux éleveurs de maintenir une nourriture satisfaisante et des conditions de vie décentes pour les animaux. Cela illustre bien les déconvenues et la résignation d’agriculteurs pourtant attachés à une production qualitative et respectueuse du vivant.

Une filière qui s’adapte et se renouvelle

Néanmoins, on peut opposer à cette déconfiture de l’agriculture bio quelques signes rassurants pour l’avenir. Certains commerçants bio ne connaissent pas la crise, en particulier les sites de e-commerce comme La Fourche ou Bene Bono. Alors que le bio dégringolait dans les supermarchés, le site La Fourche a ainsi connu une hausse de 75% de son chiffre d’affaires en 2023, selon le site lsa-conso, et le site Bene Bono, ouvert en 2020, qui mise sur des invendus à prix réduit, a annoncé une levée de fonds de 10 millions d’euros. De plus, les perspectives semblent plutôt optimistes pour le bilan 2024, avec une hausse prévue de 2% du marché bio sur l’ensemble du territoire.

Malgré les difficultés économiques, les préoccupations des consommateurs concernant leur alimentation et ses conditions de production sont toujours présentes, et la filière bio n’a pas fini de se dynamiser, à l’aide de nouveaux modes de commercialisation. Le marché du bio peut donc envisager un avenir, sinon serein, au moins de maintien et d’adaptation, dans une société où manger sainement et rétribuer équitablement les producteurs apparaît de plus en plus important.

Rentrée étudiante : un pouvoir d’achat en berne, des difficultés qui s’aggravent

Depuis la pandémie de 2020, on connaît les difficultés croissantes des étudiants en France pour se loger, se nourrir, mais aussi en termes de santé mentale et d’accès aux soins. Le COVID, ainsi que l’inflation galopante ont été un fléau pour la population estudiantine, qui a vu s’accumuler les difficultés. Qu’en est-il à la rentrée 2024, et comment se profile l’année universitaire qui vient dans un contexte économique toujours morose ?

 

Si l’on en croit un récent sondage d’OpinionWay pour Sofinscope, les étudiants vivent avec un budget moyen de 628€/mois, obtenu en partie par la famille (39%) mais également par les bourses (27%) ou les revenus propres (25%). Cependant, sur le même échantillon, les dépenses mensuelles s’élèvent à 700€ par mois en moyenne, ce qui laisse penser que beaucoup d’étudiants finissent le mois à découvert. De plus, pour vivre correctement, ces étudiants considèrent qu’il leur manque 590€, donc un budget total de 1218€/mois, loin de la réalité qu’ils connaissent.

Cette situation découle d’un coût de la vie de plus en plus contraignant année après année : selon l’UNEF, qui mène l’enquête depuis 20 ans, ce coût a augmenté de 2.25% de septembre 2023 à septembre 2024. C’est certes moins que les 6.74% de l’année précédente, mais cette hausse s’ajoute aux précédentes, et représenterait un total de plus de 27% d’augmentation depuis 2017. Les raisons sont nombreuses : hausse des coûts de transports, inflation sur les produits de première nécessité… et surtout l’explosion des loyers partout en France.

Le logement étudiant en crise ?

En effet, selon le sondage Opinionway, le logement représente la part majoritaire du budget des étudiants : environ 311€ par mois, bien devant l’alimentation (qui représente un budget de 114€/mois) ou encore les loisirs et sorties (53€). Mais cela représente seulement la part du budget allouée au logement, et non le prix réel des locations. Selon une étude Locservice de 2024, sur 41 villes françaises, le prix moyen d’un studio de 14 m² s’élève à 458€ par mois, avec d’énormes disparités entre des villes comme Limoges, à 379€/mois, Bordeaux à 562€/mois ou Paris, qui culmine à 907€ de loyer chaque mois !

Pour éviter de tels gouffres financiers, les chambres du CROUS présentent des tarifs plus avantageux. Néanmoins, elles restent insuffisantes face à la hausse des demandes. Pour l’UNEF, seulement 8,8% des logements promis par Emmanuel Macron en 2017 ont été construits. Le ministère annonce lui le chiffre de « 30 000 logements étudiants » construits en 7 ans. Toujours est-il qu’à la rentrée 2023, ils étaient 330.000 à demander un logement CROUS en France, pour 176.000 places disponibles, selon David Martinez, responsable communication du CROUS.

A ces dépenses mensuelles s’ajoute, pour la rentrée 2024, un dégel des frais d’inscription à l’université. Après 4 années de gel, conséquence de l’épidémie de Covid et de l’inflation, l’inscription augmente de 4,9% : 5€ de plus en licence, 7€ en master et 11€ en doctorat. Une hausse certes « très modérée » selon la communication du ministère, mais qui représente « un nouveau coup de massue » pour la Fage (Fédération des Associations Générales Etudiantes), qui dénonce l’accumulation des augmentations.

Les aides renouvelées à la vie étudiante

Pour pallier quelque peu cette précarité, plusieurs aides perdurent et évoluent au niveau national. Outre l’attribution des bourses, qui s’est ouverte à un plus grand nombre d’étudiants l’an dernier, les non-boursiers peuvent également bénéficier d’aides financières adaptées, qu’ils peuvent retrouver sur la plateforme 1jeune1solution. Au niveau du logement, la Caisse d’Allocation Familiale (CAF) a renouvelé la présentation de ses aides à destination des 16-25 ans sur son site Internet. Et pour compenser l’insuffisance de ses chambres universitaires, le Crous a lancé la plateforme Lokavitz, qui permet aux étudiants de rentrer facilement en contact avec des particuliers pour trouver un logement.

Au sujet de la restauration, le Crous propose les repas à 3.30 € dans tous ses restaurants universitaires, et même à 1€ pour certains étudiants boursiers ou identifiés comme précaires.  Ainsi, entre septembre 2023 et juin 2024, plus de 23,8 millions de repas à 1 € ont été servis aux étudiants, selon CampusFrance. Enfin, au niveau des dépenses pour la santé, les Services de Santé Etudiante (SSE), réformés en 2023, concernent à présent tous les étudiants et plus seulement ceux des universités. Ces services gratuits, installés dans les campus, permettent aux étudiants d’obtenir des consultations dans les domaines de la santé mentale, la santé sexuelle, la nutrition, la prévention des addictions ou encore la santé liée au sport. En ce qui concerne la santé mentale, il est important de rappeler que par la plateforme https://santepsy.etudiant.gouv.fr/, renouvelée en 2024, les étudiants peuvent bénéficier de 12 séances gratuites avec un psychologue partenaire.

Ces aides bienvenues, mais partielles, parviendront-elles à maintenir à flot le grand nombre d’étudiants précaires, et à leur redonner un semblant de pouvoir d’achat ? L’année universitaire à venir nous le dira…

Activités extrascolaires : quel budget et quelles aides pour la rentrée 2024 ?

Dès le début de l’été, de nombreuses familles engagent des démarches pour inscrire leurs enfants à des activités en dehors du cadre scolaire. Si les propositions des associations, des clubs, des municipalités ou des structures privées sont multiples, elles ne sont pas toujours accessibles, et les aides sont parfois peu connues des ménages les plus précaires.

Qu’elles soient sportives, culturelles ou artistiques, les activités extrascolaires peuvent constituer un temps d’ouverture et d’enrichissement pour les enfants. Néanmoins, à la différence du périscolaire, ces loisirs ont un coût, plus ou moins élevé selon les structures et la situation familiale, mais qui risque de dissuader certains parents. En 2021, une étude relayée par l’Institut National de la Consommation (INC) estimait le coût moyen d’une activité extrascolaire à 134€ par an, au niveau national, et le prix moyen de l’équipement associé à 55 €/an. Mais ces chiffres sont à relativiser, d’une part à cause de la récente inflation, et d’autre part en raison de la grande disparité des prix en fonction des activités et du territoire. Par exemple, l’inscription à une activité sportive hebdomadaire pour enfant au Paris Université Club (PUC) coûte déjà 340 € pour 2024-2025. De la même manière, un équipement d’équitation coûtera bien plus cher qu’un équipement de ping-pong…

En 2021, le rapport de l’INJEP, dédié au temps et activités péri et extrascolaires, indiquait déjà une baisse de fréquentation des activités encadrées, passant de 59% à 36% des familles interrogées. Mais il faut la replacer dans le contexte de la crise sanitaire, et l’Institut n’a pas encore publié de rapport plus récent. Néanmoins, l’inflation record enregistrée en 2022 et 2023 a probablement fait baisser le nombre d’inscriptions. Comme le rapportait France Bleue Provence en septembre 2023, certains parents ont fait le choix de limiter les activités à une seule par enfant, de restreindre le nombre de cours par semaine, ou encore de réduire leurs propres dépenses de loisirs pour privilégier celles de leurs enfants.

Des aides accessibles aux plus précaires

Qu’en sera-t-il cette année ? Si l’inflation suit une tendance à la baisse en 2024, il est difficile de savoir dans quelle mesure cette tendance se répercute sur les prix des activités et loisirs. En attendant, les familles les moins aisées peuvent compter sur des aides et des ajustements. Certaines maisons d’associations proposent des activités à prix variable, en fonction du quotient familial. C’est le cas des centres Paris Anim’, à Paris. En fonction des ressources du foyer auquel appartient l’enfant inscrit, le tarif est plus ou moins élevé : le Quotient Familial (QF) 1 correspond à des ressources mensuelles inférieures ou égales à 234 € tandis que le QF10 correspond à des ressources supérieures à 5000€. Par exemple, pour une activité hebdomadaire d’une heure, le foyer correspondant au QF1 paiera   92,60€ l’année, tandis qu’un foyer au QF10 règlera 255,90€ pour son enfant (tarifs 2024-2025, disponibles via le lien ci-dessus).

Outre ces tarifs variables, la CAF propose également des « Tickets Loisirs Jeunes » d’une valeur de 50€ par enfant. Ils sont accessibles aux familles allocataires qui bénéficient au mois d’octobre de l’année précédente d’une prestation familiale et/ou de l’aide personnalisée au logement et/ou du RSA ou de la Prime d’Activité, et dont le Quotient Familial est inférieur à 500€ l’année de la demande. Elle peut servir à payer une licence, une inscription, une adhésion ou des équipements, en une ou plusieurs fois. En fonction des situations des parents, certains Comités Sociaux et Economiques (anciennement Comités d’Entreprise) proposent également une prise en charge de tout ou partie des frais extrascolaires. Les parents peuvent se renseigner auprès de leur entreprise, dès lors que celle-ci dispose de plus de 50 salariés.

Néanmoins, on peut rappeler qu’en France, la présence ou non d’activités extrascolaires et leur nombre est un fort marqueur social : d’après le Haut Conseil de la Famille, 84% des enfants de familles disposant d’un revenu supérieur à 2 2250 € nets/mois ont une activité régulière, contre 32% des familles à bas revenus. De plus, la multiplication d’activités, pour les familles qui peuvent se le permettre, n’est pas pour autant le marqueur d’un plus grand épanouissement, et peut au contraire être un facteur d’épuisement. Le plus judicieux est peut-être d’écouter aussi bien les enfants sur leurs besoins que les parents sur leurs contraintes budgétaires.

Origine des produits alimentaires : des pistes pour mieux informer le consommateur ?

Dix ans après la création du Nutri-score, et juste après l’amélioration de son algorithme, de nouveaux outils d’évaluation et de traçabilité des aliments voient le jour en France, à des stades plus ou moins avancés. Si les consommateurs plébiscitent ce genre d’affichages, les industriels y sont rarement contraints.

 

Selon une étude de 2023, citée par le ministère de l’Economie, plus de 8 français·e·s sur 10 trouvent important de connaître l’origine des produits qu’ils achètent. Si l’origine géographique des produits bruts comme les fruits et légumes est obligatoire en rayons, celle des produits transformés n’a jamais fait, jusqu’à présent, l’objet d’une loi contraignante.

C’est pourquoi Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, a lancé en mars dernier la démarche « Origine-Info », ayant pour but d’indiquer sur les emballages des produits alimentaires, même transformés, l’origine de leurs principaux ingrédients. Cette démarche, dont le cahier des charges et le logo devraient être dévoilés au cours du mois de mai, s’avère cependant non exhaustive : il s’agira de préciser la provenance des deux ou trois ingrédients principaux du produit, sans code couleur particulier. Un QR code pourrait venir compléter ces informations.

Qui plus est, si de premières expérimentations sont prévues dans nos magasins pour cet été, cette démarche reste sur la base du volontariat. Seules les enseignes de « bonne volonté » proposeront donc des produits étiquetés « Origine-Info ». Pour la ministre, « une quarantaine de marques industrielles » serait volontaire pour tester le dispositif, parmi lesquelles Fleury Michon, Bonduelle, D’Aucy, Yoplait, et les marques de distributeurs (MDD). Mais si ces affichages restent à la bonne volonté des marques, celles-ci risquent d’apposer l’origine des aliments seulement si cela redore leur image, et de laisser toute une partie des ingrédients dans un flou géographique. Des négociations à venir, en 2025 à Bruxelles, permettront peut-être d’engager une démarche plus contraignante à l’échelle européenne.

L’origine des viandes s’étend aux produits transformés

Autre progrès – apparent – dans la transparence de l’information : depuis un décret du 4 mars dernier, l’origine des viandes doit apparaître dans les compositions des produits transformés. Cette décision concerne les restaurants, cantines et établissements, proposant des repas à emporter ou à livrer. Si la viande « brute » et le poisson étaient déjà soumis à une traçabilité stricte, il n’en était rien, jusqu’alors, pour des produits transformés comme les nuggets ou le cordon bleu. Le décret vise aussi à préciser si l’animal a été élevé et abattu au même endroit, ou s’il s’agit de deux pays différents.

Néanmoins, ce décret, adopté essentiellement pour répondre aux revendications des agriculteurs (qui exigeaient l’indication systématique de l’origine des produits), s’avère limité et peu contraignant : ces obligations ne s’appliquent que si le restaurateur « a connaissance » de l’origine de ses produits. Or, rien ne l’oblige pour l’instant à vérifier ces informations de son fournisseur. De plus, dans certaines conditions, la mention du pays peut être remplacée par la mention « UE » ou « non UE », des indications vagues et peu marquantes pour les consommateurs. Il s’agit là encore d’une décision prise rapidement, face à l’urgence d’une crise, mais qui ne se donne pas les moyens d’être appliquée systématiquement.

Un projet d’étiquette pour évaluer le bien-être animal ?

En plus de l’origine, d’autres critères font l’objet d’une attention croissante de la part des consommateurs. C’est le cas du bien-être animal, défendu par de nombreux labels, mais qui n’a bénéficié d’aucune évaluation homogène jusqu’alors. C’est pourquoi l’ANSES a publié le 2 mai dernier un rapport en faveur d’un étiquetage commun à toutes les bêtes, sur tout le territoire. Pour l’Agence nationale de santé, il importe de fonder l’évaluation du bien-être animal sur des indicateurs scientifiques du bien-être, mesurés directement sur les animaux, et pas uniquement sur leurs conditions d’élevages. Le rapport propose une classification harmonisée à 5 niveaux, sur le modèle du nutri-score. Si le niveau E correspond au respect minimum des exigences européennes, les niveaux supérieurs prennent davantage en compte les conditions de vie, ainsi qu’un « état mental et physique positif » de l’animal, que ce soit au cours de l’élevage, du transport et de l’abattage.

Ainsi, l’ANSES identifie six domaines présentant des facteurs de risque : la génétique, l’alimentation, l’environnement, la santé, les interactions comportementales et l’état mental. L’évaluation porterait sur l’animal en priorité (sa production, sa motivation, son sommeil, ses blessures…) et sur son environnement (hébergement, place de couchages, nature du sol…). L’agence prend également en compte les conditions de vie des ascendants des animaux, qui doivent être renseignées, faut de quoi la note ne dépasserait pas le niveau C.

Le travail de l’ANSES paraît cohérent, précis et applicable, et coïncide avec une réelle préoccupation européenne. Il correspond aussi au souci croissant des consommateurs de savoir où, comment et avec quelles précautions ont été produits les aliments qu’ils achètent. Il reste à espérer, et à lutter pour qu’une volonté politique fasse suite à ces appels, et fasse prévaloir l’information du consommateur sur des intérêts purement financiers.

MAJ : Depuis l’été 2024, le label Origin’Info est en cours d’expérimentation avec un logo unique sur plus d’une centaine de marques en magasin. Plus d’infos sur economie.gouv